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L’histoire de ‘Uzayr - Première Partie

L’histoire de ‘Uzayr - Première Partie

‘Uzayr fut un des prophètes d’Allah. Il n’est mentionné qu’une fois ou deux dans le Coran. Pourtant, son histoire est très significative et pleine d’enseignements sur lesquels peu de gens se sont penchés.

Au verset 259 de sourate Al-Baqara, Allah dit –ce qui peut être traduit comme :

« Ou comme celui qui passait par un village désert et dévasté: «Comment Allah va-t-Il redonner la vie à celui-ci après sa mort?» dit-il. Allah donc le fit mourir et le garda ainsi pendant cent ans. Puis Il le ressuscita en disant: «Combien de temps as-tu demeuré ainsi?» «Je suis resté un jour, dit l’autre, ou une partie d’une journée.» «Non! dit Allah, tu es resté cent ans. Regarde donc ta nourriture et ta boisson: rien ne s’est gâté; mais regarde ton âne... Et pour faire de toi un signe pour les gens, et regarde ces ossements, comment Nous les assemblons et les revêtons de chair». Et devant l’évidence, il dit: «Je sais qu’Allah est Omnipotent». (TSC[i], Al-Baqara ‘ La vache’ : 259)

Notons que ce verset figure après le verset 258 qui dit –ce qui peut être traduit comme :

« N’as-tu pas su (l’histoire de) celui qui, parce qu’Allah l’avait fait roi, argumenta contre Abraham au sujet de son Seigneur? Abraham ayant dit: «J’ai pour Seigneur Celui qui donne la vie et la mort», «Moi aussi, dit l’autre, je donne la vie et la mort.»… » Puis le verset suivant 260 enchaîne par –ce qui peut être traduit comme : « Et quand Abraham dit: «Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts», Allah dit: «Ne crois-tu pas encore?» «Si! dit Abraham; mais que mon cœur soit rassuré»... » Les versets s’enchaînent et traitent d’un seul et même sujet. Et c’est sur cette vérité très significative qui nous est dévoilée à travers ces trois versets successifs que portera la leçon d’aujourd’hui. Notons au passage l’enchaînement logique des trois versets par les conjonctions de coordination ‘ou’ au début du verset 259, puis par la conjonction ‘et’ au début du verset 260. Chaque verset contient un récit contenant une leçon.

‘Uzayr est l’un prophètes qui vinrent après David, Moïse et Solaiman. Comme nous l’avons déjà dit, les Enfants d’Israël sont de grands disputeurs et ils ne restent jamais sur le droit chemin. Le Prophète (BP sur lui) rapporte dans un Hadith qu’Allah leur envoya de nombreux prophètes. Dès qu’un prophète mourrait, Allah (exalté soit-Il) leur en envoyait un autre à sa place. Ainsi, pas un jour de leur vie ne passa sans prophète, depuis Jacob jusqu'à Jésus. Et c’était-là véritablement une grâce de notre Seigneur. Certains pensaient qu’Allah leur avait envoyé tant de prophètes parce qu’ils étaient proches d’Allah. Mais en réalité ce peuple était fort loin d’Allah.

Un Hadith du Prophète (BP sur lui) rapporte : Il y avait dans les peuples qui vous précédèrent des hommes inspirés (c’est-à-dire des hommes qui savent prédirent les événements qu’Allah a décrétés). Et s’il en est un dans cette communauté (Umma), c’est Omar Ibn Al-Khattâb. Ici une question se pose : ces générations passées étaient-elles meilleures que nous ? Le Prophète a affirmé que les hommes inspirés appartenaient aux générations passées et sont rares dans la communauté musulmane. Tout simplement parce que la communauté de Mohammed n’a pas besoin d’hommes inspirés car notre Prophète (BP sur lui) nous a communiqué un enseignement complet qui couvre toute chose. Tandis que les peuples qui vivaient autrefois avaient recours aux superstitions et aux devins, car ils étaient dans l’égarement total.  La communauté musulmane, quant à elle, est d’un naturel pur qui a soif de bien.

A ce sujet, le Coran  dit –ce qui peut être traduit comme : « …Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous… » (TSC, Al-Mâ’ida ‘La table servie’ : 3) Lorsque ce verset fut révélé, un juif vint voir Omar et lui dit : Dans le Coran, vous avez un verset qui, s’il était descendu sur les Enfants d’Israël, je jure par Dieu que nous l’aurions célébré. Omar lui répondit : Quel est ce verset ? Le juif lui cita le verset. Alors Omar se mit à rire. Le juif lui demanda : Qu’est-ce qui te fait rire ? Omar lui dit : Ce verset est une célébration pour nous; il est descendu sur le Messager d’Allah le jour d’Arafat, un vendredi. A ces mots le juif ne dit mot.

De fait, la Umma tire sa force de la perfection de sa religion. Allah a établi des règles qui permettent de se maintenir sur cette religion. La prière du vendredi en est une, car elle rassemble les musulmans et les rapproche. De même que les cinq prières quotidiennes, en particulier celles accomplies à la mosquée, permettent la rencontre des musulmans.  Et puis il y a une rencontre une fois par an pendant le mois de Ramadan, et une autre lors du pèlerinage (hajj). Il s’agit là de bases fermes qui maintiennent cette Oumma.

Pour en revenir à ‘Uzayr, on peut s’étonner que le village où Allah lui demanda de prêcher la religion ne soit pas son village d’origine, à la différence de Jonas auquel Allah donna l’ordre de ne pas quitter son peuple. N’étant que des serviteurs entre les mains d’Allah, nous ne faisons qu’exécuter ses ordres. Comme l’indique le verset, ‘Uzayr ne faisait donc que ‘passer’ par ce village qui n’est pas le lieu où il a grandi. Ainsi, son histoire diffère de celles de tous les autres prophètes qu’Allah envoya à leur peuple. Car l’islam nous incite à prêcher en priorité auprès de ceux qui sont les plus proches de nous. Tel était le message de tous les prophètes, Mohammed (BP sur lui) inclus. Cependant, Allah ordonna à ‘Uzayr de se rendre dans un autre village dont il lui précisa l’emplacement, pour y prêcher la religion. ‘Uzayr monta donc son âne, emportant avec lui nourriture et boisson.

A ce point du récit, penchons-nous un instant sur la signification de la da’wah (prêche), et le bonheur qu’elle procure. Imaginez que vous sortiez de chez vous dans le but d’inviter un frère à l’islam… Les histoires des prophètes que nous racontons ont pour but de nous apprendre la da’wah vers Allah. L’un d’entre nous a–t-il essayé de faire la da’wah après ces leçons, après avoir passé en revue les prophètes et leur patience dans la da’wah ? Pensons à Noé qui consacra mille années à la da’wah de son peule. Pensons à Jonas qui, fâché contre son peuple à cause de son incroyance, le quitta pour d’autres peuples. Mais Allah l’emprisonna dans le ventre d’une baleine. Pensons à tous les autres prophètes… et à notre Prophète (BP sur lui) qui fit de la da’wah sa cause vingt trois années durant. Que n’a-t-il pas supporté pour cette cause ! La da’wah est-elle la cause de la jeunesse musulmane ? Et savent-ils comment faire aimer l’islam, et inviter sans rebuter? A ceux qui pensent qu’ils n’en savent pas assez pour faire la da’wah, je dis : il n’est pas nécessaire d’être savant pour inviter les gens à la religion. Le Prophète Mohammed (BP sur lui) a dit : Communiquez ce que je vous ai rapporté, ne serait-ce qu’un verset.

Quand ‘Uzayr parvint au village où Allah lui avait ordonné de se rendre, il fut surpris de constater que le village était désert et qu’il n’y avait pas trace de vie, humaine ou autre. Les maisons étaient toutes en ruine, ni plantes, ni animaux. Comme le dit le verset, il trouva un village désert et dévasté (littéralement dans le texte coranique dont les toits se sont effondrés d’abord et puis les murs, ce qui est une indication d’une totale destruction). A la place de ‘Uzayr, qu’auriez-vous fait ? Qu’auriez–vous pensé ? Que vous vous êtes trompés de village, ou qu’il y a peut être des hommes quelque part dans ce village… A la place d’’Uzayr vous seriez sûrement retournés sur vos pas. Pourtant ‘Uzayr n’en fait rien, car il a pleine confiance en Dieu, et est certain qu’il a été envoyé dans ce village pour la da’wah. Et même s’il n’y a pas signe de vie dans cette contrée, Allah (exalté soit-Il) va la faire revivre. ‘Uzayr en a la certitude. Tout comme il a la certitude qu’il ne s’agit pas d’un jeu car Allah (exalté soit-Il) ne joue pas. Comparez son attitude à la notre, face à l’état actuel de perdition et d’égarement sur Terre alors qu’Allah a promis la Terre aux musulmans. Allah nous dit –ce qui peut être traduit comme : « Allah a promis à ceux d’entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu’Il leur donnerait la succession sur terre…. » (TSC, An-Noûr, ‘La lumière’ :55)

L’histoire de ‘Uzayr nous apprend ce qu’est la pleine confiance en Allah. Revenons sur le verset 259 : « Ou comme celui qui passait par un village désert et dévasté: «Comment Allah va-t-Il redonner la vie à celui-ci après sa mort?» dit-il. »  Le mot ‘comment’ ne suggère pas qu’il s’agit d’une chose impossible. Au contraire, ‘Uzayr a la certitude qu’Allah va faire revivre ce village. Sa question porte seulement sur le ‘comment’. Il a envie de voir la puissance créatrice divine à travers la résurrection de cette terre morte, tout comme Abraham (sur lui la paix) : « Et quand Abraham dit: «Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts», Allah dit: «Ne crois-tu pas encore?» «Si! dit Abraham; mais que mon cœur soit rassuré …» Abraham (paix sur lui) avait pleine confiance en la puissance d’Allah, mais il voulut voir de ses yeux ce qu’il voyait avec son cœur.

Ces deux histoires ont donc la même signification. Il ne s’agit pas d’un manque de foi, mais il est plutôt question d’apporter une preuve visuelle, à un cœur convaincu et plein de foi en la puissance divine. C’est la différence entre la science de la certitude (‘ilm al-yaqîn) et l’œil de la certitude (‘ain al-yaqîn). Dans la sourate At-Takâthour ‘La Course Aux Richesses’ Allah dit --ce qui peut être traduit comme : «  La course aux richesses vous distrait, jusqu’à ce que vous visitiez les tombes. Mais non! Vous saurez bientôt!(Encore une fois)! Vous saurez bientôt! Sûrement! Si vous saviez de science certaine. Vous verrez, certes, la Fournaise. Puis, vous la verrez certes, avec l’œil de la certitude. » Ainsi Abraham (paix sur lui) a la science de la certitude et l’œil de la certitude.

Tous les hommes doivent être en quête de la science de la certitude (‘ilm al-yaqîn), dont la source est le coeur. Quant à l’œil de la certitude (‘ain al-yaqîn), c’est un don qu’Allah accorde à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et Il ne l’accorde qu’à ceux qui sont parvenus au plus haut degré de la science de la certitude, à la fin de leur vie, après avoir mis à l’épreuve pendant des années la force de leur foi.

Allah (exalté soit-Il) a accordé le don de l’œil de la certitude (‘ain al-yaqîn) à ‘Uzayr, Abraham, et à notre Prophète Mohammed (BP sur lui). Abraham (paix sur lui) a été mis à l’épreuve pendant de longues années. Il fut jeté au feu puis reçut l’ordre d’immoler son fils. Le Prophète Mohammed (BP sur lui) fut durement et longuement éprouvé par les agressions des incroyants. Quant à ‘Uzayr, son épreuve fut d’être envoyé dans ce village désert. Après avoir réussi ces tests, Allah leur accorda l’œil de la certitude (‘ain al-yaqîn).

Quant au  Prophète Mohammed (BP sur lui), ce don lui fut accordé  lors de l’événement du Voyage nocturne (Isra’ wa Mi’râj) au cours duquel il vit le Paradis et ses ruisseaux, et mangea de ses fruits. Comme le rapporte ce Hadith, alors que le Prophète se trouvait au milieu de ses Compagnons, il leur dit : Qui parmi vous est entré au Paradis ? ‘Abd Allah Ibn ‘Omar leva la main et dit : Moi, ô Messager d’Allah. ‘Omar Ibh Al-Khattâb dit : Je portai alors mes mains à ma tête. Le Prophète dit alors : Qui parmi vous s’est abreuvé aux ruisseaux du Paradis ? ‘Abd Allah Ibn ‘Omar leva la main et dit : Moi, ô Messager d’Allah. ‘Omar dit alors : Comme j’aurais voulu ne pas être présent ! Puis le Prophète demanda : Qui parmi vous a mangé des fruits du Paradis ? Alors ‘Abd Allah Ibn ‘Omar leva la main et dit : Moi, ô Messager d’Allah. Les regards étaient braqués sur ‘Abd Allah Ibn ‘Omar. Alors le Prophète sourit (BP sur lui) et dit : Ô ‘Abd Allah, tu as dit vrai, explique leur comment. Il dit : Ô Messager d’Allah, je suis entré au Paradis lorsque tu y es entré, et je me suis abreuvé aux ruisseaux du Paradis le jour où tu nous as informé que tu t’y étais abreuvé, et j’ai mangé des fruits du Paradis et je les ai goûtés le jour où tu les as goûtés toi-même, ô Messager d’Allah.

‘Omar Ibn Al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) avait acquis la science de la certitude d’une manière peu ordinaire. Son cœur était rempli de certitude et de foi en Allah, au point qu’il avait l’habitude de dire : « Je le jure par Allah, si le ciel se fendait et que je visse le Paradis, et que je visse l’Enfer, ma certitude n’en serait guère accrue. »

Or ‘Uzayr avait une solide foi en Allah. Il était certain qu’Allah allait faire revivre cette terre après sa mort. Pour lui, cela ne faisait aucun doute, et il aspirait à passer à une autre étape, celle de l’œil de la certitude. Il était certain de la puissance divine, mais il voulait voir de ses yeux comment Allah allait faire revivre ce village.

Qu’en est-il de ta confiance en Allah ? Es-tu certain qu’Allah te pardonnera, qu’Il excusera ta désobéissance ? As-tu la certitude qu’Il rendra l’islam victorieux, et particulièrement en Palestine, et que la Mosquée Al-Aqsa sera libérée ?

Avons-nous la confiance d’’Uzayr qui ne retourna pas à son village d’origine ? Avons-nous sa certitude qu’Allah fera revivre ce village ?

Ainsi ‘Uzayr grimpa avec son âne, sa nourriture et sa boisson jusqu’au sommet d’une montagne, puis se mit à attendre d’assister au miracle de la résurrection du village.

La certitude est une source de force, elle peut faire de toi l’homme le plus fort qui soit, un homme dont la relation à son Seigneur est solide. Les autres ont beau avoir peur, tu es rassuré, et certain qu’Allah finira par dévoiler la vérité (al-haqq) et par anéantir ce qui est faux et vain (al-bâtel). Car la foi éloigne le désespoir.

La certitude te fait inviter les autres vers Allah, et c’est une source de bonheur pour toi.

‘Uzayr voulait voir comment ce village serait ressuscité. Mais Allah (exalté soit-Il) nous apprend parfois que tout ne se produit pas selon notre entendement. Par exemple, la question nous préoccupe de savoir comment viendra la victoire des musulmans en Palestine, et on s’imagine un scénario dans sa tête. Et puis Allah (exalté soit-Il) nous donne la victoire d’une toute autre façon que celle que nous avions imaginée afin que nous sachions que nous n’avons reçu de Sa science qu’une part infime.

Lorsque le Prophète (BP sur lui) partit pour At-Tâ’if  pour inviter à l’islam, il parcourut une distance de cent kilomètres à pied, fut maltraité et agressé, et  personne à At-Tâ’if ne crut en son message. Sur le chemin du retour, il pria deux rak’at (BP sur lui). C’est alors qu’un groupe de djinns survint et se mit à l’écouter et les djinns crurent en son message. Ainsi le Prophète était parti pour inviter des hommes à l’islam, et voilà que ce sont des djinns qui croient en lui ! Allah a voulu montrer à Son Prophète qu’il doit faire l’effort, mais que le fruit de l’effort ne vient pas nécessairement dans le sens de l’effort. Et ceci pour que nous sachions que ce n’est pas nous qui amenons la victoire. L’effort nous incombe, mais le principal est la certitude que toute chose, toute victoire n’arrive que par la volonté divine.

Il arrive qu’on fasse beaucoup d’efforts de da’wah pour guider une personne qui nous est proche, sans résultat. Il arrive aussi que quelqu’un vienne de lui-même nous demander de le guider. Allah (exalté soit-Il) veut nous apprendre à rester humbles. Il veut nous rappeler que tout est entre Ses mains et qu’Il est le Tout-Puissant.

Quelqu’un a dit : « C’est envers Allah que nous devons diriger nos efforts; nos efforts ne sont que des voiles qui masquent la Toute-puissance, et pour lesquels nous sommes rétribués. »

La volonté divine dans cet univers ne s’exerce pas toujours comme nous nous y attendions. ‘Uzayr pensait que du haut de la montagne il verrait les signes d’Allah dans ce village. Mais Allah voulut lui montrer Ses signes d’une façon différente : « Allah donc le fit mourir et le garda ainsi pendant cent ans. Puis Il le ressuscita. » Le thème des trois versets est celui de la résurrection des morts. La vie et la mort sont entre les mains d’Allah (exalté soit-Il) qui veut imprégner nos cœurs de cette vérité. Comment l’homme peut-il désobéir à Allah et s’endormir ainsi, sachant que la mort peut l’emporter pendant son sommeil ? La résurrection et la mort sont des vérités essentielles dans la vie de l’homme, vérités qui doivent l’aider à se maintenir dans le droit chemin.

Puis Il le ressuscita en disant: «Combien de temps as-tu demeuré ainsi?» «Je suis resté un jour, dit l’autre, ou une partie d’une journée.»  Son aspect n’avait pas changé. On raconte qu’il avait la quarantaine et pas de cheveux blancs, pas de rides, et qu’à son réveil il eut l’impression qu’il avait dormi une journée ou une partie d’une journée. «Non! dit Allah, tu es resté cent ans. »  Et à ce moment, ‘Uzayr eut la surprise d’apprendre que le signe qu’il avait attendu s’était manifesté en lui-même. Allah lui avait dévoilé les signes de la résurrection et de la mort en lui-même. Gloire à Allah !

Puis il regarda autour de lui. Allah lui dit : « Regarde donc ta nourriture et ta boisson: rien ne s’est gâté; mais regarde ton âne... » Il ne restait plus de l’âne que des ossements éparpillés sur le sol, comme si, effectivement, il était mort depuis cent ans. ‘Uzayr se retrouvait donc devant deux miracles, l’un étant l’inverse de l’autre : le premier s’est produit en lui-même. Il n’a subi aucun changement, ni lui, ni sa nourriture, ni sa boisson. Par contre son âne n’est plus qu’ossements.

Il ressort de cette histoire une vérité essentielle : Allah contrôle le temps. Il a fait que la période de cent ans soit une journée pour ‘Uzayr qui n’a subi aucune transformation, comme si le temps s’était arrêté par rapport à lui, alors que cent ans ont passé pour l’âne.

Allah a voulu montrer à ‘Uzayr quelque chose à laquelle il ne s’attendait pas, quelque chose d’encore plus difficile que de faire revivre le village. Et l’on pense ici aux noms Al-Qâbid (Qui replie la main) Al-Bâssit (Qui ouvre la main) qui sont parmi les plus beaux noms d’Allah (Asmâ’ Allah Al-Housnâ). On s’imagine en général que ces noms ne concernent que le ‘rizq’ (la fortune, la progéniture, etc..), et l’âme. Mais ici Allah a voulu nous montrer sa capacité à dilater et contracter le temps.

Le Prophète (BP sur lui) dit : Comment ferez-vous le Jour de la résurrection, lorsque votre Seigneur vous rassemblera cinquante mille ans sans manger ni boire. Les Compagnons du Prophète se mirent à couvrir leurs visages et à pleurer à chaudes larmes. Alors le Prophète les regarda et dit : Pour le croyant ils passeront certes comme une prière de deux rak’at rapides.

Ainsi Allah maîtrise le temps. Il l’allonge ou le raccourcit. On a parfois l’impression qu’une heure passe comme si elle durait cent ans, et parfois comme si c’était seulement un instant. Gloire à Celui qui détient le temps entre Ses mains.

A propos de la science de la certitude (‘ilm al-yaqîn) et de l’œil de la certitude (‘ain al-yaqîn) dont nous avons parlé plus haut, il faut aussi mentionner la pleine certitude (haqq al-yaqîn) qui est mentionnée dans la sourate Al-Wâqi’a (L’événement) au verset 95. On peut la comprendre à travers l’analogie suivante : Si quelqu’un te parle d’un arbre qui porte des fruits, tu le crois. C’est ainsi que nous croyons au Paradis. Cependant nous ne l’avons pas vu. Et il s’agit alors de la pleine certitude (haqq al-yaqîn).

Ainsi nous avons appris à mieux connaître le sens de Al-Qâbid (Qui replie la main), Al-Bâssit (Qui ouvre la main). Quelqu’un interrogea un jour des savants : Le séjour dans la tombe est une épreuve difficile et cruelle. Comment se fait-il que celui qui meurt juste avant le Jour de la Résurrection n’y restera que peu de temps, alors que celui qui sera mort depuis mille ans y sera resté très longtemps ? La réponse est que la valeur du temps n’est pas la même pour Allah (exalté soit-Il) et pour les hommes. Allah fait du temps ce qu’Il veut. Gloire à Celui qui détient toute chose ! Voici un hadith du Prophète (BP sur lui) qui atteste de ce que nous venons de dire : Après le souffle dans la trompette, et après que les cieux et la Terre furent foudroyés, Allah (exalté soit-Il) dit : Qui reste-t-il, ô Ange de la mort ? Et à la fin du hadith l’Ange de la mort lui répond qu’il reste Jibrîl (l’Ange Gabriel), et Mika’îl (Michael). Puis Allah lui ordonne de les faire mourir, et lui dit finalement : Prends ton âme, ô Ange de la mort ! Puis Allah (exalté soit-Il) appelle : A présent à qui est le royaume ? Le Prophète (BP sur lui) dit : Il (Allah) le répète quarante. (Ici le Prophète n’a pas précisé quarante quoi, car le temps n’a plus de valeur pour Allah à ce moment.)

Ainsi ‘Uzayr regarde sa nourriture qui date de la veille, tandis que l’âne est mort depuis cent ans. Mais Allah veut lui monter un autre signe. « Et pour faire de toi un signe pour les gens. » Et voilà  le village qui revit! Comme si Allah voulait dire à ‘Uzayr, tu attendais un miracle, tu en auras trois : le miracle du temps qu’Allah transforme comme il veut, le miracle de la résurrection du village, et puis un troisième miracle… « et regarde ces ossements, comment Nous les assemblons et les revêtons de chair» . ‘Uzayr eut la surprise de voir les ossements de son âne s’assembler, et il vit de ses yeux le miracle de la résurrection de son âne. Les ossements se rassemblèrent pour former le squelette complet, puis ‘Uzayr vit ce squelette se recouvrir de chair et de vaisseaux sanguins. Enfin l’âne revint à la vie. ‘Uzayr le monta puis partit. Gloire à Celui qui détient toute chose en Ses mains !

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[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.

Série par Amr Khaled

 

 

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